Découvrir France Bleu : le technicien-réalisateur

Le technicien-réalisateur ? Quèsaco ?

Chez France Bleu, plusieurs techniciens sont à l’oeuvre en même temps. Mais celui dont nous allons parler aujourd’hui, c’est le technicien-réalisateur, que nous pourrions aussi appeler technicien de diffusion. Il est chargé de la diffusion à l’antenne et opère dans la régie de diffusion, juste à côté du studio où se trouvent animateurs et journalistes. Il est chargé de régler les volumes sonore des micros, de lancer les sons que vous entendez… Mais pour en savoir plus, continuons notre visite.

Deux régies, deux studios

Chez France Bleu Besançon, comme pour la plupart des 43 autres France Bleu en France, deux régies sont à disposition du personnel, associées à deux studios différents.

La régie et le studio de diffusion

C’est les endroits les plus utilisés de la station, car la plupart des programmes en direct s’y déroulent. Les jeux, les émissions du quotidien et les infos, presque tout se passe dans le studio et la régie de diffusion, qui est directement reliée à l’émetteur radio.

La régie et le studio d’enregistrement

Chez France Bleu Besançon, c’est le studio secondaire, mais c’est aussi le plus spacieux et le plus moderne. En général, il permet aux journalistes et aux animateurs d’aller y enregistrer leurs voix-off pour des reportages ou pour une bande-annonce, par exemple. L’autre fonction indispensable de ce studio est également la réception d’un plus grand nombre d’intervenants à l’occasion d’émissions spéciales. Le studio de diffusion ne pouvant accueillir que cinq personnes au maximum, le studio d’enregistrement arrive en renfort pour accueillir des émissions politiques par exemple, avec l’intervention de 6 ou 7 animateurs et invités. Comme il est aux couleurs de France Bleu, il accueille également les émissions en direct vidéo, diffusées sur la page Facebook de France Bleu Besançon.

Vous l’aurez compris, c’est en partie pour ça qu’il y a deux techniciens : un s’occupe du direct dans la partie diffusion, l’autre du montage des chroniques ou des émissions enregistrées dans le second studio (qui sert aussi de salle de montage car il est équipé du matériel pour ça).

L’animateur est chef d’orchestre, le technicien un musicien

Une situation de direct chez France Bleu Besançon ressemble à un concert de musique classique, où le chef d’orchestre est incarné par l’animateur, le musicien par le technicien. Bon, il est effectivement rare qu’il n’y ait qu’un seul musicien sur scène mais l’analogie n’est pas vraiment absurde.

L’animateur reste le garant de ce qu’il diffuse à l’antenne, et c’est lui qui est indirectement chargé de lancer tout ce qui est diffusé à l’antenne. D’un simple geste de la main, il fait comprendre au technicien qu’il faut lancer la musique, la publicité ou les jingles car tout se passe dans un ordinateur, en régie.

Dans de plus petites radios, la technique est souvent assurée par l’animateur. Mais chez France Bleu, le duo animateur / technicien est encore très présent, d’abord parce que la configuration veut que la partie technique soit séparée de la partie animation, mais aussi parce que cette technique est souvent complexe, ce qui fait d’elle un métier à part entière.

Un ordinateur : l’intégralité du contenu audio

Elle est loin l’époque où le technicien devait, entre deux disques (des vrais !), rembobiner la bande d’un reportage et charger la bande d’une interview pour le journal. Maintenant, modernité oblige, tout se fait par ordinateur. Et il suffit d’un ordinateur au réalisateur pour diffuser tout ce que vous entendez. Si vous le voulez bien, nous allons nous attarder en image sur cet ordinateur. Vous allez voir, c’est tout bête !

Sur cet écran, que la réalisateur a devant les yeux pendant le direct, on identifie clairement deux parties, que j’ai pris soin d’identifier en vert et en bleu. Chacune a une fonctionnalité bien précise.

En bleu, le conducteur

Le conducteur, c’est celui qui conduit non ?

Oui, c’est un peu ça ! Le conducteur s’affiche dans la partie droite de l’écran. Il affiche la façon dont l’émission va se conduire, et correspond tout simplement au déroulé de l’émission.

Aux prémices de la radio, les techniciens avaient le conducteur sur du papier, et devaient prendre soin de changer les disques ou les bobines au bon moment. Aujourd’hui, tout est prévu en amont ! Chaque fichier est programmé en avance par le ou la chargé(e) de programmation, qui décide à quel moment sera diffusé chaque publicité, chaque musique, chaque jingle, et chaque émission. Quand le direct est lancé, tous les fichiers sont prêts à être diffusés et il serait très aisé, à 9h, de diffuser le disque prévu pour 11h55.

Vous l’aurez compris, ce conducteur, c’est donc la liste, par ordre chronologique, des fichiers prévus pour diffusion.

Dans la photo d’exemple ci-dessus, on constate donc dans la grosse case que c’est la chanson Disparue de Jean-Pierre Mader qui est diffusée actuellement à l’antenne. L’écran nous indique également qu’il reste 2 min 19 sec avant la fin de la musique. De quoi aller se préparer un petit café ! Après cela, le fond sonore de l’émission La Vie en Bleu (appelé tapis) est prévu pour que l’animateur puisse parler dessus et annoncer ce qui arrive dans les prochaines minutes. Ce tapis sera suivi d’une page de publicité pour le Salon des véhicules de loisirs et pour l’entreprise Tryba, encadrée par deux courts sons pour identifier le caractère publicitaire, comme l’impose le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

Grâce à ce conducteur, le réalisateur mais aussi l’animateur (qui a le même écran sous les yeux dans le studio) peuvent savoir à tout moment ce qui est diffusé actuellement, ce qui sera diffusé après, le temps restant avant la fin de la musique, à quel moment seront diffusées les prochaines publicités…

En vert, le cartoucheur

La partie verte, c’est ce qu’on appelle un « cartoucheur ». Pour faire simple, ce sont des boutons sur lesquels on programme un son. Quand on appuie dessus, la lecture du son commence. Quand on appuie une nouvelle fois dessus, il s’arrête. Et on peut faire ça autant de fois qu’on le souhaite !

La plupart du temps, ce cartoucheur est utilisé pour les sons imprévus. En effet, il arrive parfois que pour une raison précise, le conducteur ne soit pas suivi totalement (parce que la musique programmée est trop longue et que l’émission a pris du retard, parce qu’un jingle a été oublié, parce qu’un auditeur souhaite que l’on diffuse un titre particulier à l’antenne…) Pour toutes ces raisons, et pour pouvoir s’adapter facilement, ce cartoucheur permet alors d’ajouter tout ce contenu imprévu et de le lire en un clic, sans modifier tout le conducteur. Il est considéré comme un lecteur secondaire.

Mais alors, la régie où il y a un appareil avec plein de boutons, c’est un mythe ?

Patience, j’y viens ! Non, ça n’est pas un mythe. L’ordinateur, c’est bien, mais comment régler le volume, comment régler la qualité du son ? Tout ne peut pas se faire sur ordinateur avec la souris ! Et c’est là que cet appareil plein de boutons, comme vous dites, intervient. C’est la « console de mixage ».

La console de mixage

Cette console de mixage, on la voit souvent de manière très complexe, avec pleins de boutons et on a l’impression que personne ne s’y retrouve. En régie de diffusion chez France Bleu Besançon, elle est très simplifiée. Tous les réglages sont faits sur un écran tactile. Le nombre de boutons est donc très fortement réduit.

Chaque curseur (boutons verticaux) est appelé « tranche » et permet de régler le volume d’une source sonore. Quand il est tout en bas, le volume est muet, plus il est levé, plus le volume est élevé.

Ainsi, il y a une tranche pour chaque micro (pour pouvoir régler le volume de ces micros indépendamment), une tranche pour la partie cartoucheur de l’ordinateur, et une tranche pour la partie conducteur. Les autres curseurs gèrent le volume des auditeurs par téléphone (programmés au préalable par le ou la chargé(e) d’accueil) et d’autres sources sonores (pour les directs en extérieur, par exemple).

Ci-dessus, le seul curseur levé est celui du conducteur, qui diffuse actuellement Jean-Pierre Mader. Les autres sont baissés car les micros sont éteins et seul Disparue est en diffusion.

Conclusion

Le technicien-réalisateur est donc « multitâche ». Il doit principalement gérer l’enchaînement de tout ce qui est diffusé, en levant les bons curseurs au bon moment. Mais il doit également vérifier qu’il n’y a pas d’incohérence dans le conducteur, surveiller l’horaire… C’est un travail qui se fait en binôme avec l’animateur, un métier que je ne manquerai pas de vous présenter dans un prochain épisode… à la découverte de France Bleu Besançon !

N.B. : Dans ces articles, j’essaye d’être le plus clair possible, et de simplifier mes explications pour que cette découverte soit accessible aussi bien aux novices qu’aux plus chevronnés d’entre-vous. Mais si certains souhaitent un complément d’explications, ou si vous avez des questions, il vous est possible de me les poser dans les commentaires ci-dessous. J’y répondrai avec plaisir !