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« Fantastique décembre » : quand des politiques de droite alpaguent la maire de Besançon sur Twitter

Il y a quelques jours, des politiques de droite et d’extrême droite ont accusé la Maire de Besançon de rompre avec les traditions de Noël. En cause : des illuminations qui souhaitent dans les rues un « fantastique décembre ».

Publié le 07 décembre 2021

Il y a quelques jours, des politiques de droite et d’extrême droite ont accusé la Maire de Besançon de rompre avec les traditions de Noël. En cause : des illuminations qui souhaitent dans les rues un « fantastique décembre ».

Changer le traditionnel « Joyeux Noël » des illuminations municipales par « Fantastique décembre » : voilà une idée bien originale, mais anecdotique ! Moins anecdotique quand la formule est reprise puis dénoncée par plusieurs politiques nationaux de droite sur Twitter, au point de faire le tour des médias.

Une indignation des politiques rangés à droite

Mi-novembre, comme chaque année, les agents municipaux de Besançon ont installé les illuminations de Noël. Mais la démarche a pris une tournure particulière lorsque Ludovic Fagaut, conseiller municipal d’opposition à la majorité de Besançon, a taclé Anne Vignot sur Facebook :

« La magie de cette majorité municipale a encore opéré #hallucinant. Ville de Besançon, on ne fête pas Noël mais le fantastique mois de décembre ! Mais où va-t-on franchement ? »Ludovic Fagaut sur Facebook le 18 novembre 2021

En effet, plusieurs enseignes lumineuses arborent fièrement le message « Fantastique décembre à Besançon » dans les rues bisontines (notamment Grande Rue et rue des Granges). Mais pas de trace d’un « Joyeux Noël ».

Il n’en a pas fallu plus à plusieurs personnalités, notamment de droite et d’extrême-droite, pour amplifier le débat au niveau national.

« À Besançon, grâce à la maire écolo, on ne dit plus Joyeux Noël mais plutôt fantastique décembre. Je veux être le Président qui défend notre culture et nos traditions chrétiennes face aux déconstructeurs d’extrême gauche et macronistes », tweete dix jours plus tard Éric Ciotti, candidat LR (Les Républicains) à la présidentielle.

« À Besancon dans le Doubs on ne dit plus Joyeux Noël, mais fantastique décembre : dans le Doubs ils feraient mieux de s’abstenir ! », écrit le même jour Gilbert Collard, député européen RN (Rassemblent National).

Ont suivi des tweets d’autres politiques rangés à droite, notamment Nicolas Meizonnet (député RN du Gard) ou encore Jean-Lin Lacapelle (député RN au parlement européen).

Un Besançon mis sur le devant de la scène à l’échelle nationale, d’une façon malheureusement peu favorable, au point qu’Anne Vignot a dû s’expliquer en réponse aux invectives. « Dommage que vous ne soyez pas venu à notre marché de Noël, vous y auriez rencontré le père Noël. Il ne vous a pas laissé de cadeau au pied du sapin ? », ironise-t-elle en réponse au tweet d’Éric Ciotti.

Un coup de com’ qui fait flop (ou presque)

En réalité, plus qu’une indignation, il semblerait que ce soit plutôt un coup de com’ qu’ait voulu s’offrir la droite, qui accuse régulièrement les partis écologistes (dont fait partie Anne Vignot) de rompre avec les traditions françaises. En creusant un peu plus loin, on découvre que la fameuse formulation « Fantastique décembre » ne date pas d’hier. Elle est utilisée par la commune et ses commerçants depuis 2019, date à laquelle Anne Vignot n’était pas encore maire (c’était son prédecesseur, Jean-Louis Fousseret, maire LREM de Besançon depuis 2001).

Selon l’OCAB (Office du Commerce et de l’Artisanat de Besançon), ce sont les commerçants eux-mêmes qui ont choisi d’utiliser ces termes « pour promouvoir le programme des animations durant tout le mois de décembre ». Rien à voir donc avec une volonté de la majorité Europe Écologie Les Verts (EELV) à Besançon.

Un partage (trop) hâtif qui a obligé la Maire de Besançon à intervenir en direct sur BFM TV pour mettre un terme une bonne fois pour toutes à cette polémique qui commençait à enfler, alors que la campagne en vue des élections présidentielles, prévues en avril prochain, commence doucement.