Après un stage en entreprise d’une semaine à la rédaction d’Arte (voir mon article à ce sujet), j’ai pu étudier la façon dont est réalisé un journal télévisé. Le 2 février 2015, j’ai pu rencontrer Kady Adoum-Douass, une des présentatrice du journal, qui m’a généreusement donné ses feuilles de plateau avec son texte. C’est grâce à ces feuilles que, depuis mon retour, je cherche à présenter à mon tour cette édition « comme si j’y étais ».
J’ai alors décidé aujourd’hui de reproduire ce journal grâce au montage vidéo et en me mettant dans la peau du présentateur. Ayant déjà effectué maintes tentatives sans succès il y a quelques mois voire quelques années, je n’y étais jamais parvenu, mon matériel n’étant pas assez perfectionné. C’était assez frustrant. C’est pour cela que j’ai retenté l’expérience il y a quelque jours et qui n’a pas trop mal marché je dois dire !
Retour sur les nombreuses étapes de fabrication de ce journal.
Mais avant, voici le rendu final de la vidéo :
Pour arriver à cela :
1. La création du prompteur
Avec Power Point, rien de très compliqué. D’autant plus que je possède déjà les feuilles contenant le texte. Je n’ai plus qu’à les recopier.
Depuis le temps que je le travaille, je connais à peu près 70 % du texte par coeur mais on est jamais trop prudent…
Le prompteur est prêt ! Prochaine étape : le tournage !
2. Tournage des séquences
Dans Arte Journal, il y a différents plans de caméra. Comme je n’ai qu’une caméra, j’ai dû tourner plusieurs scènes, forcément !
Incrustation sur le plateau d’Arte oblige, tout le tournage s’est fait sur un fond vert.
Voici à quoi ressemblait la vidéo sortant de la caméra (un peu moins de charme que la même avec incrustation)
3. Uniformisation du fond
Le problème avec mes vidéos, c’est que le personnage (moi en l’occurrence) était bel et bien sur fond vert mais l’intégralité de la vidéo n’y était pas (on y voit la chaine HIFI, la même que vous avez pu voir dans mes éditions de 1 mois 1 pays).
Avec une technique pas très professionnelle, je le reconnais, j’ai dû remédier à ce problème : (j’ai réalisé quelques temps plus tard qu’il existait aussi la technique du rognage…)
4. Récupération des ressources
Pour le montage, j’ai forcément eu besoin du générique de début, de fin (vidéo et audio), le bed de titres, les 2 virgules de titres (celle pour passer d’un titre à l’autre et celle de fin), les logos…
Générique de début :
Pour la vidéo, pas de problème, une vidéo d’Arte Journal suffit.
Pour l’audio de début, j’avais déjà repéré une édition où une des présentatrice laissait un temps avant de parler.
Générique de fin :
Pour la vidéo, ça se fera au montage, à la fin.
Pour le son, j’ai procédé de la même manière : j’avais repéré une édition où le générique avait été lancé après les derniers mots de la présentatrice.
Virgule de titres :
Récupération du son de la virgule sur une édition du Arte Journal du midi
Virgule de fin de titres :
Celle là, un peu plus compliqué. J’ai dû faire un mix de la vraie avec un son semblable récupéré dans une édition de Arte Journal du midi.
Bed de titres :
Et là, on envie les monteurs et la régie qui ont déjà le fichier audio tout prêt, sous la main ! Forcément, il n’y a, dans aucune édition d’Arte Journal, un moment où le présentateur laisse un blanc de 10-15 secondes avec le bed en fond. J’ai donc dû le reconstruire avec des bouts de blancs, récupérés sur diverses éditions du midi et du soir. Le rendu seul n’est pas super mais lorsque l’on parle dessus, aucun problème.
Logo Arte Journal :
Il est disponible sur Google Image. Seulement, le petit rond (le O du « Journal ») tourne normalement. Problème : moi, il ne tourne pas… J’ai donc séparé le logo en 3 parties : la partie « Arte », la partie « J urnal » et le rond tout seul. Le rond à qui j’ai ensuite appliqué un effet de rotation (et en supprimant son fond, bien évidemment)
5. Montage
Et c’est cela qui prend le plus de temps ! Environ 1 jour et demi . Il y a bien sûr le montage comme on le connait sur la fameuse timeline :
Mais il y a aussi le montage vidéo. L’incrustation sur le plateau par exemple. Mes jambes par exemple, qui sont cachées pour certains plans derrière le plateau :
Pour cela, pas d’autres choix que de découper le plateau sur la photo originale et de le remettre ici comme nouvelle couche :
Les images aussi, affichées derrière moi, n’étaient pas réellement présentes sur le plateau puisque ce ne sont que des photos du plateau dont je dispose : j’ai donc appliqué un effet de rotation 3D à mes images d’illustration (Orban, Merkel, Varoufakis…) , puis j’ai rajouté une grille noire dessus pour imiter le contour des écrans, présent sur le réel plateau d’Arte.
Voilà pour ces étapes de fabrication un peu compliquées et très techniques. Mais au final, je suis tout de même assez satisfait du résultat.
Faute de moyen, je n’ai pas pu prévoir d’éclairage assez puissant. J’ai donc été éclairé par la lumière du jour, un peu trop puissante à droite, ce qui fait que dans certaines incrustations, il y a un petit résidu blanc à droite, impossible à supprimer sans supprimer la couleur de ma chemise… C’est en faisant des erreurs qu’on apprend !
Bravo pour ces explications très fournies et claires. On s’aperçoit vraiment de la complexité de l’élaboration d’une émission (même courte) et de l’investissement que ça peut représenter.