Le média est tout nouveau ! Créé en novembre 2020, il regroupe treize étudiants (dont moi !), jeunes journalistes professionnels en devenir ! Leur but : informer les étudiants du centre-ville de Besançon.
La Loop, c’est quoi ?
C’est un nouveau web-media, créé et géré par les étudiants en troisième année de licence Information-Communication de Besançon, option journalisme, dont je fais partie ! Nous sommes partis d’un constat simple : les médias locaux qui s’intéressent et s’adressent aux étudiants du centre-ville bisontin ne courent pas les rues ! C’est pour ça que nous avons créé La Loop.
Mais La Loop, c’est aussi le média sur lequel on s’exerce. Comment mieux apprendre le journalisme qu’en le pratiquant ? Qu’en rencontrant les gens, qu’en rédigeant des articles ? Qu’en travaillant en équipe ?
Nommé rédacteur en chef
Alors afin de prendre les décisions et d’apporter un cadre à ce média, j’ai été désigné rédacteur en chef. Avec ma collègue et amie Orlane Lachat, rédactrice en chef adjointe du média, nous nous chargeons notamment de trancher lorsqu’une décision suscite le débat dans l’équipe. Nous sommes chargés d’encadrer les onze autres membres de la rédaction, de leur apporter nos connaissances, notre vécu. Un apport réciproque, d’ailleurs.
J’ai également été chargé de mettre en place le site laloopbesancon.fr, et suis également chargé de sa gestion technique au quotidien.
Que m’apporte La Loop ?
La phrase exacte serait plutôt « qu’est-ce que nous apporte La Loop ». Pour moi, ce média, c’est un travail d’équipe. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, le temps précieux qu’il peut lui consacrer, mais aussi ses connaissances, acquises grâce à l’expérience personnelle. Nous avons tous des domaines de prédilection et des domaines où nous sommes moins bons.
Un proverbe africain dit que « tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin ». C’est tout à fait le cas de La Loop. Au lieu de travailler vite, comme nous avons l’habitude de le faire seul, le travail en équipe nous permet d’approfondir les choses, de travailler avec des visions différentes.
C’est en partie ce que m’apporte La Loop : les connaissances et les réflexions apportées par le regard des autres. J’y apprends également la diplomatie, la gestion et la dynamisation d’une équipe. Et en dehors de ce rôle, je me charge également d’écrire des papiers.
La « vraie » découverte du métier
C’est grâce à La Loop que j’ai découvert une facette du métier de journaliste. Une facette pas forcément agréable, mais réelle et vécue quotidiennement par beaucoup de journalistes professionnels : la haine, les réflexions, le regard négatif du public. Avec mon poste de correspondant pour l’Est Républicain, je n’avais jamais rencontré cette situation. Mais il a fallu que j’y sois confronté une première fois.
J’avais écrit un article sur les difficultés du département Information-Communication à l’Université de Franche-Comté. Le problème avait été soulevé par un groupe d’étudiants qui s’inquiétaient pour leurs conditions d’étude de plus en plus dégradées. Lors de la rédaction de mon article, j’avais fait le choix de présenter les trois points de vue sur la situation : celui d’une partie des étudiants, celui d’une enseignante et celui de la présidence de l’Université. L’apport de ce dernier m’avait été directement apporté par la présidente de l’Université, qui avait accepté de répondre à une partie de mes questions, alors même qu’elle n’avait pas souhaité répondre aux autres médias, aux enseignants et aux étudiants.
C’est peut-être cette « exclusivité » qui n’a pas plu aux collectifs étudiants. Ou peut-être pas. Je ne saurai jamais. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on m’a ensuite reproché un tas de choses sur mon article, sur l’emploi de certains mots, sur la forme de mon papier. Un papier qui avait pourtant été validé par l’équipe de relecture de La Loop. Un papier voulu pourtant neutre, ne prenant pas position, ni pour la présidence, ni pour les étudiants, qui a suscité un emballement sur un groupe privé d’étudiants, une haine envers La Loop, envers moi directement. Ce jour-là, j’ai décidé de contacter la représentante du collectif pour m’entretenir avec elle sur la situation. Elle m’expliquera ne pas comprendre les réactions excessives de ses collègues étudiants.
Bref, toujours est-il que j’ai appris à être détesté, à être critiqué. Mais c’est, je crois, le prix à payer pour être journaliste. Le proverbe courant « Il n’y a que la vérité qui blesse » n’a jamais été aussi vrai pour ce métier.