À la découverte de France Bleu Besançon !

Découvrir France Bleu : l’animateur

Découvrons ensemble le métier d’animateur France Bleu. Son quotidien, ses missions : zoom sur les coulisses de cette profession.

Publié le 09 mai 2021

Le métier d’animateur est assez similaire à celui de chroniqueur, que je vous avais fait découvrir dans cet article. À la différence qu’il a plutôt une journée type et une partie de ses horaires imposée car il doit assurer l’animation de l’antenne.

À la radio, on différencie l’animateur et le journaliste. L’animateur est présent sur toute la tranche qu’il anime (6h-9h / 9h-12h / 16h-19h pour la semaine à France Bleu, par exemple), alors que le journaliste n’arrive au micro que pour présenter son journal ou son flash info, et retourne ensuite travailler à son bureau pour préparer sa prochaine intervention. Nous, animateurs, devons tout préparer à l’avance, avant l’antenne.

Ce que je vous présente dans cet article, c’est le métier d’animateur week-end : celui que j’ai pratiqué pendant plusieurs semaines sur France Bleu Besançon.

La préparation de l’émission

Arriver au micro, c’est bien, mais si rien n’a été préparé, on devient ce qu’on appelle une « radio-disque » (on alterne des interventions au micro qui n’apportent rien et la diffusion de musique). Et après, on croit France Bleu en grève ! Le but, c’est d’apporter du contenu à l’auditeur. De le divertir et de lui apporter des informations et de la plus-value.

Pour cela, on prépare son émission dès le mercredi matin. Notre base, c’est la grille des programmes de la radio sur laquelle on exerce. Sur France Bleu, chaque locale a sa propre grille. C’est un document qui mentionne toutes les chroniques diffusées sur la radio sur une journée complète. Les émissions changent régulièrement, en fonction de la saison, de ce qui marche ou non, ou de l’actualité. Le cas le plus récent, c’est la Covid : toutes les chroniques qui annonçaient évènement et concerts ont dû être remplacées par des émissions solidaires.

La programmation des invités

Ma journée commence personnellement par la programmation de mes invités. Lors de mes remplacements, plusieurs rendez-vous prévoyaient l’invitation d’une personne à l’antenne : la Franche-Comté en fête, le club partenaire et le Resto du jour, notamment. Ces invités ne nous sont pas imposés. Il faut alors trouver une personne qui puisse venir, chaque jour en direct, parler de son activité, de son commerce ou présenter son évènement. C’est à l’animateur de dégotter la perle rare et de prévoir une interview. Tout est saisi est programmé dans ce qu’on appelle le tableau prévisionnel.

Le tableau prévisionnel de la matinale semaine

La préparation des interviews

Une fois les invités prévus, il faut ensuite préparer les interviews. Pour cela, l’animateur échange dans un premier temps avec la personne concernée pour voir s’il y a un aspect particulier qu’elle souhaite mettre en valeur. Sinon, il détermine ce qui est intéressant dans l’activité de l’invité et prépare des questions autour de son sujet. Tout cela prend déjà bien un jour et demi.

Vérifier le conducteur numérique

Ces interviews prêtes et les rendez-vous calés, une bonne partie de l’émission est déjà prête ! Il faut ensuite vérifier que tous les éléments prévus pour diffusion (chroniques enregistrées à l’avance, jingles) sont bien placés dans le conducteur numérique du jour (c’est la liste de tout ce qui va être diffusé. Pour en savoir plus, j’avais déjà tout expliqué dans cet article consacré au réalisateur de l’émission). Pour cela, on se réfère au conducteur papier, généré par la personne chargée de la programmation (notamment musicale) depuis un logiciel.

Conducteur émission France Bleu
Conduite France Bleu Matin week-end du samedi 30 juillet 2022

Préparer des « billes »

Ensuite, on peut préparer tout ce qu’on souhaitera diffuser en plus des éléments déjà prévus. Mis à part les rendez-vous à heure fixe, les émissions sont assez souples et l’animateur en a la maîtrise. S’il le souhaite, il peut préparer ce qu’on appelle des « billes » : des infos en plus, comme des infos insolites, des sorties d’album, des anniversaires de chanteurs… Tout ce contenu permet d’étoffer un peu nos prises de parole, et d’apporter toujours du contenu nouveau et de l’information aux auditeurs.

Le déroulement d’une matinale

Une fois l’émission préparée, arrive le moment tant attendu de prendre l’antenne… Oui, enfin pas tout à fait. Même le jour J, avant de prendre l’antenne, il reste un peu de préparation à faire. Tout ce qui n’a pas pu se faire à l’avance… Vous voyez la chose venir : la météo.

Lors de mes premières maquettes dans les conditions du direct (pas en direct, et heureusement !), j’avais fait le pari d’arriver à l’antenne sans avoir préparé de bulletin météo. « Je donne le temps général, je cite des températures et tout est bon », m’étais-je dit. Mauvaise idée, qui a généré du stress à l’antenne, ainsi qu’une panique générale ! C’est probablement possible quand on a 30 ans de métier. Pas quand on a à peine une petite année d’expérience de chroniqueur.

© Nana – Tumblr

La préparation des éléments de dernière minute

Lorsque j’anime les matinales de 7 h à 12 h 30, j’arrive donc à la station aux alentours de 5 h 30. Avant de monter à mon bureau, je vérifie si tout va bien en studio, allume l’ordinateur, règle mon casque, ma chaise… Le temps de m’installer, il me reste au moins une heure pour fignoler ma préparation. Je monte à mon bureau. Il faut d’abord vérifier la conduite (vérifier que tout y est, que les bonnes chroniques et les bons jingles arrivent au bon moment). Ensuite, un coup d’œil très rapide sur l’actualité et les dépêches de l’agence AFP. L’information, ça n’est pas mon boulot, mais la matinale changera si un événement important s’était produit pendant la nuit. Enfin, il me reste ensuite à préparer mes bulletins météo. En principe, je prépare tous les points météo qui seront faits jusqu’à 10 h (entre 10 h et 11 h, l’animateur n’a plus besoin d’intervenir. Je pourrai donc préparer les bulletins restants à ce moment-là). Tous ces éléments préparés, je suis prêt à me rendre en studio.

« Vous êtes sur France Bleu, il est 7h ! »

Un étage plus bas, en studio de diffusion, c’est le calme plat. Il n’y a pas grand monde en station le week-end. Seulement la journaliste, la chargée d’accueil, le technicien et l’animateur. Il est 6 h 55 quand j’arrive en studio pour prendre l’antenne. Dans les oreilles, j’écoute les derniers mots de « France Bleu Natio », comme on l’appelle. Diffusées depuis Paris, les émissions du programme national France Bleu sont les mêmes pour toutes les France Bleu. À 7 h pile, le réseau local prend le relais et chaque station diffuse ses propres programmes pour être au plus près de ses auditeurs. C’est la magie du réseau France Bleu et ses 44 locales. France Bleu Besançon n’échappe pas à la règle. À sept heures, c’est l’heure du décrochage en local : je prends la parole.

« Bonjour à tous ! Vous êtes sur France Bleu Besançon. Merci d’être là, aussi nombreux à nos côtés. Alors ce matin, on va parler… ». Le temps d’un petit sommaire, et c’est l’heure des infos !

L’animateur, chef d’orchestre des émissions

Et toute la matinée s’enchaîne comme ça. Je garde l’œil à la fois sur le conducteur de l’émission, sur l’horloge, ainsi que sur ce qui se passe en régie. Même si les animateurs ne gèrent pas la partie technique, ils sont responsables de l’antenne. Chapeautés par le ou la responsable des programmes et en respectant le conducteur de l’émission, c’est eux qui décident ce qui passe à l’antenne. Assistés du technicien avec qui ils forment un vrai duo, ils doivent rester maitres de ce qui est diffusé. Dans une configuration idéale, le technicien et l’animateur ne font qu’un. Ils se comprennent parfaitement, anticipent les actions de l’autre.

Le « raccrochage »

La matinée se déroule bien, entre chroniques, infos et jeux. Quelques minutes avant l’heure « fatidique » de 12 h 30, la tension monte. Pourquoi fatidique ? Parce que dans quelques minutes aura lieu le « raccrochage sur Paris ». La situation est la même que le matin, mais dans le sens inverse : les programmes locaux se terminent et toutes les France Bleu commencent la diffusion des programmes nationaux, diffusés depuis Paris. Il faut alors terminer « pile à l’heure ». Pas une seconde en avance (sinon il y a un blanc à l’antenne), ni une seconde en retard (sinon, on rate le début des programmes nationaux). Pour que le raccrochage soit « propre », il faut donc commencer la diffusion des programmes nationaux dès 12:30:00. Il faut alors calculer le timing des éléments restants à diffuser pour être à l’heure. Le temps d’un au revoir, et hop, France Bleu Natio prend la main.

Ça y est ! Les oreilles des auditeurs sont désormais dorlotées par mes collègues à Paris. Je quitte le studio pour rejoindre mon bureau et commencer la préparation de l’émission du lendemain (ou de la semaine prochaine). Avec toujours le même plaisir de me rendre au micro et d’échanger avec vous. La proximité avec l’auditeur, c’est le maître-mot de l’animation, et surtout sur France Bleu !


1 réflexion au sujet de « Découvrir France Bleu : l’animateur »

  1. Bravo Hugo pour cette passion ! j’espère te revoir bientôt à France bleu Besançon ? plein de bises. Françoise

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